Nouvelle saison aux Deux Mondes

Nouvelle saison aux Deux Mondes
Alex Paillon

Cette saison marque pour les 2 Mondes le début d’un nouveau cycle de création sous le thème « Tisser des liens ». Au propre comme au figuré, c’est donc la mission que nous nous donnons, tant entre les murs du LAB2M, notre studio de création, que sur les diverses scènes où nous jouons, ou encore à travers nos activités de médiation et de réflexion Plus qu’une mission, c’est même pour nous un nouveau crédo, véritable appel à la solidarité et à l’entraide, dans un monde de plus en plus brutal, rude et explosif.

Premier volet de ce cycle, Warda, coproduit avec le Rideau de Bruxelles en 2016, sera présenté en première nord-américaine en janvier prochain. Construite autour d’un tapis persan, cette fresque met en scène, de Londres à Paris, en passant par Bagdad, Québec et Anvers, le monde d’aujourd’hui dans toute sa complexité bigarrée. Rassemblant sur scène des acteurs belges et québécois qui font résonner dans une ambiance jubilatoire du français, de l’anglais, du flamand et de l’arabe, Warda est une fable actuelle qui jette des ponts entre les époques, les continents et les êtres.

Second volet du cycle, Les inventions à deux voix, production pour le jeune public dont la création est prévue à l’automne 2018, sera mis en chantier dès cette saison. Empruntant son titre à un recueil d’œuvres pour clavier de Bach, cette ode à l’inventivité de l’enfance fera aussi la part belle à la musique et à la vidéo, métissant, comme dans plusieurs spectacles de la compagnie, disciplines et langages.

Finalement, notre spectacle Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu reprendra la route. Après le succès rencontré lors de sa création aux Coups de Théâtre en 2014, et des tournées au Québec et en France, la production sera présentée à Montréal et à Beloeil. Cette œuvre sensible qui met en scène une vieille dame dialoguant avec la petite fille qu’elle a été, sera aussi l’occasion pour nous de mener, dans notre LAB2M, une action de médiation singulière permettant de faire se rencontrer le public des petits et celui des grands; l’art, quand il touche à l’universel, faisant aussi tomber les murs entre les générations.

Une saison sous le signe du partage, de l’ouverture à l’autre et de l’imaginaire. Dans cette époque en apparence morcelée, le rôle de l’artiste est aussi de mettre en lumière les liens qui unissent les fragments épars, de rendre visibles les fils invisibles qui vont d’une chose à l’autre, d’un être à l’autre, et qui font que ce monde tient toujours et conserve, dans le chaos apparent, une part de cohérence et d’espoir.

Ouvrons grand les yeux, tendons l’oreille, le sens est là tout autour, dans les interstices, dans ce qui nous échappe au premier abord mais qui agit comme un ciment et nous relie les uns aux autres.

Sébastien Harrisson